J’ai lu, il y a quelques jours, dans le journal Le Soir, la « diagonale » de Pierre Morel portant le titre ci-dessus. Je vous l’a recopie.
« Vu et entendu, dimanche soir, dans un restaurant tunisien de Seraing. L’endroit est bondé et les serveurs turbinent avec efficacité. A une table, un couple relativement âgé termine son repas. Madame, qui a visiblement forcé sur le rouge, s’allume une cigarette. Aussi inconvenant qu’interdit, bien sûr, et l’un des serveurs lui demande logiquement de sortir avec sa cigarette.
Elle s’exécute de mauvaise grâce et son compagnon commence à invectiver le serveur :
– « Reste poli avec ma femme ! ».
– Je suis très poli, mais on ne peut pas fumer dans le restaurant, Monsieur, c’est indiqué partout ».
Mais Monsieur, drapé dans son sacro-saint statut de client-roi et sa fierté de cravaté « né quelque part », a en magasin l’argument massue pour clore le débat :
– « Tu t’es vu ? Tu m’as vu ? Qui est chez lui ici ? Retourne dans ton pays ».
Le serveur gardera son calme, non sans mal, sans doute. On terminera notre propre repas en ravalant la honte d’être né dans « le pays » de ce raciste quelconque. Et en songeant à cette phrase de Pierre Desproges, à qui nous empruntons aussi notre titre : « Les chiffres sont implacables : il y a de plus en plus d’étrangers dans le monde ».
On peut, sans doute aussi, hélas, en dire autant des imbéciles heureux. (Pierre Morel)
Moi, j’ajoute, et des lâches ! Pas un seul client ne s’est donc levé pour dire poliment mais fermement son fait à cet individu !
Einstein avait bien raison de dire : « Ce n’est pas le bruit des bottes qu’il faut craindre mais le silence des pantoufles »
ou encore : « Le monde est dangereux à vivre non à cause de ceux qui font le mal mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire ».