Inf’OGM publiait, début janvier 2023, un dossier important intitulé « Animaux OGM : la suite logique de l’élevage intensif » [1]. Nous évoquions alors des bovins sans cornes, des animaux qui grossissent plus vite, des insectes stériles pour éradiquer des parasites devenus résistants… Dans cet article, sont présentés deux autres cas de projet de modification génétique qui, eux aussi, permettraient de faire perdurer, tant bien que mal, une agriculture intensive. Nous évoquerons aussi un troisième projet, qui, lui, vise explicitement à adapter les animaux à l’industrie agro-alimentaire…
C’est une analyse qui ne plaira pas à l’industrie agrochimique. Selon l’expertise collective de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) publiée le 20 octobre, la diversification végétale des parcelles et des paysages agricoles est une solution naturelle efficace pour protéger les cultures des insectes ravageurs, des mauvaises herbes ou des champignons pathogènes (bioagresseurs). Elle garantit également des niveaux de rendement égaux, voire supérieurs aux systèmes peu diversifiés, comme les monocultures. Pour les experts, il s’agit même « d’un levier majeur pour préserver l’environnement et la santé humaine ».
Selon l’étude, plus d’un quart (244) des espèces évaluées sont touchées par la dégradation ou la modification de leurs habitats sous l’effet des conséquences du changement climatique, en particulier des incendies devenus plus fréquents.
Bon, les signatures sont là, mais ce qu’il en résultera …..
« La Commission et le Parlement européen ne vont avoir d’autre choix que de répondre aux demandes des citoyens pour une agriculture exempte de pesticides chimiques de synthèse et respectueuse des abeilles. »
Une carte blanche d’Inès Trépant, politologue, auteure de « Biodiversité. Quand les politiques européennes menacent le Vivant », Ed. Yves Michel (2017).
Importation de gaz de schiste américain, réintroduction du charbon, soutien de l’élevage industriel… : l’Union européenne renie sa parole en matière d’engagements climatiques et de la protection de la biodiversité..
« De façon symptomatique, ni la Commission ni le Parlement européen ni les États membres n’ont envisagé de réorienter l’affectation des terres agricoles destinées à la production d’agrocarburants vers l’alimentation humaine, ou de proposer la diminution de notre consommation de viande, pour libérer des terres agricoles jusque-là consacrées à l’alimentation du bétail. Or ce choix fait sens, vu que la culture des céréales, qui occupent près de 65% de la surface cultivée de l’UE, est principalement utilisée pour l’alimentation animale »
Et si la Commission européenne profitait de la guerre en Ukraine pour remettre en cause le Pacte vert européen ? Et si les tenants de l’agriculture productiviste profitaient des événements dramatiques en Europe de l’Est pour imposer leur modèle économique et contraindre l’Union Européenne à revenir sur les précédentes décisions pour une agriculture plus durable ?
« Or, il faut casser un mythe : en dehors des contextes d’urgence humanitaire, la faim n’est pas une question de production mais de répartition. Un tiers des productions mondiales sont gaspillées. »
« « en Europe, c’est tout notre modèle productiviste qui est remis en cause par la situation internationale ». « Notre agriculture est en effet dépendante des engrais et des pesticides fabriqués à partir de gaz. Elle dépend également du pétrole pour ses machines. Gaz et pétrole, deux énergies fossiles importées en partie de Russie et dont les cours ont fortement augmenté,«
Pouvoirs alloués aux préfets sur la gestion locale de l’eau, délégué interministériel dédié, assurance récolte… Les conclusions du « Varenne de l’eau » confirment la reprise en main de la gestion de l’eau au profit de l’agriculture intensive.
« L’eau y est trop mise en avant comme un moyen de sécuriser la production agricole, alors qu’elle est avant tout un bien commun », et il est « indispensable de rechercher avant tout une adaptation de l’agriculture aux conditions pédoclimatiques et non l’inverse ».
Contre l’agro-industrie, écolos et paysans endommagent une mégabassine.
Dans une ambiance chaleureuse, près de 3 000 personnes ont montré, samedi 6 novembre, leur détermination à s’opposer aux projets de retenues d’eau géantes destinées à un petit nombre d’agriculteurs intensifs.
Inondations, sécheresses, coulées de boue… les effets du dérèglement climatique nous touchent ici et maintenant. Il faut agir.
Ce Manifeste est destiné au Gouvernement wallon. Nos revendications sont concrètes et directement applicables. La nature a un rôle primordial à jouer dans la gestion des événements climatiques extrêmes. Défendons-la.
Arrêtons de bétonner. Cessons de dénaturer l’agriculture. Rendons à la nature ses fonctions régulatrices des catastrophes climatiques.
Le Manifeste sera remis au Gouvernement wallon, les revendications seront défendues et nous exigerons des résultats concrets.
Accompagnés de tracteurs ou de moutons, des centaines d’agriculteurs ont dénoncé le 22 septembre le chantier de la première des seize « mégabassines » prévues dans le Marais poitevin (Deux-Sèvres). Ces réserves d’eau, selon eux, ne bénéficieront qu’à l’agriculture intensive et mettront en péril une ressource déjà raréfiée par le changement climatique.