Face à l’emprisonnement arbitraire, exercé de manière systémique par l’État israélien, les prisonniers politiques palestiniens n’ont qu’une seule arme : la grève de la faim. Dimanche 25 septembre, trente prisonniers palestiniens emprisonnés dans le cadre de la « détention administrative » ont entamé une grève de la faim illimitée pour exiger la fin de cette pratique dont sont actuellement victimes plus de 740 prisonniers palestiniens, dont 6 mineurs. Sur ordre de l’autorité militaire israélienne, ces prisonniers sont détenus sans inculpation ni procès, pour une durée pouvant aller jusqu’à 6 mois, et renouvelable indéfiniment, sur la base d’un « dossier secret ».
Ce dimanche 4 septembre, la détention administrative de Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, a été prolongée de 3 mois supplémentaires.
Trois mois de plus de détention arbitraire – sans charge ni jugement, sur la base d’un dossier secret – infligés sur ordre militaire.
Salah Hamouri est avocat, défenseur des prisonniers politiques palestiniens au sein de l’association Addameer, l’une des 6 ONG palestiniennes attaquées par Israël.
Près de 700 prisonniers palestiniens sont placés en détention administrative. Salah est l’un d’eux. Les arrestations arbitraires, le recours massif à la détention administrative sont une violation du droit international.
Nous allons participer à uneinitiative importante le samedi 29 octobre prochain, avec beaucoup d’amis belges et de nombreux Palestiniens de la diaspora en Europe, pour aller demander des comptes à l’Union Européenne. Nous vous appelons à une très forte participation à cette journée, qui consistera en une marche suivie par un immense rassemblement devant le parlement européen de Bruxelles.
Il est clair qu’Israël ne pourrait mener la même politique coloniale et d’apartheid contre le peuple palestinien sans la complicité de l’Union Européenne.
Il n’y a pas que les Etats-Unis qui se rendent complices de ses crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Nos gouvernements européens, tout en faisant part, de temps à autre, de leur « préoccupation » ou de leurs positions pour une solution « à deux États » (même si on ne voit pas où se situerait le 2ème État au rythme où on a laissé les choses aller !) sont totalement partie prenante de la politique israélienne.
L’essentiel du commerce israélien se fait avec l’Europe. Et l’Union Européenne donne, depuis des années, d’incroyables privilèges à Israël, avec un accord commercial Europe-Israël qui accorde à ce dernier une dispense de droits de douanes, y compris sur les produits illégaux des colonies. Et cela malgré l’article N°2 de cet accord qui stipule qu’il est lié au respect des Droits de l’Homme par Israël !
De même, si le ghetto de Gaza, avec plus de 2 millions d’hommes, de femmes et d’enfants, concentrés sur une étroite bande de terre, sans eau potable, sans électricité, sans médicaments, sans le droit d’en sortir ou d’y rentrer, se poursuit depuis 15 ans, c’est parce que l’Europe le veut bien.
Et cela sans parler de tous les autres avantages accordés à Israël, régulièrement présenté par nos gouvernants et leurs médias aux ordres comme un modèle de civilisation et de démocratie ! Qu’importent le vol des terres, les évictions de Palestiniens, les démolitions de maisons, la torture des enfants palestiniens ou la détention dite « administrative », c’est à dire sans inculpation ni procès de milliers de Palestiniens et Palestiniennes !
L’Europe vote et prend des sanctions en quelques jours quand il s’agit de la Russie face à l’Ukraine. Pourquoi accepte-t-elle les bombardements, les exécutions de civils, les démolitions de maisons et les exactions des colons, quand il s’agit du sort infligé par Israël aux Palestiniens sous occupation ?
Et que l’on ne vienne pas nous parler de sentiment de culpabilité, car si les Européens ont bel et bien persécuté et exterminé des millions de Juifs, les Palestiniens n’y sont pour rien et n’ont pas à accepter d’être traités comme des terroristes sur une terre qu’on leur a volée.
Nos amis israéliens juifs, qui regardent les choses en face, ceux qui se sont exilés, comme ceux qui vivent encore en Israël, nous demandent d’agir, nous appellent à boycotter le règne de l’apartheid du 21ème siècle et de ses atrocités.
C’est pourquoi, nous avons décidé d’emboiter le pas à l’association palestinienne Masar Badil, qui appelle à une vaste mobilisation à Bruxelles le samedi 29 octobre.
Nous affrétons donc des cars au départ de plusieurs villes de France, pour aller ensemble mettre l’Union Européenne devant ses responsabilités. Et nous serons massivement présents devant le Parlement européen, le samedi 29 octobre, pour dire que rien n’arrêtera notre solidarité avec la résistance du peuple palestinien.
Nous resterons mobilisés tant que le peuple palestinien n’aura pas recouvré sa liberté et l’ensemble de ses droits.
LEVÉE IMMEDIATE DU BLOCUS DE GAZA !
CONDAMNEZ L’OCCUPANT, LIBÉREZ LES RÉSISTANTS !
ÉGALITÉ DES DROITS POUR TOUS LES HABITANTS DE CE PAYS QUELLE QUE SOIT LEUR RELIGION
Retenez la date : le samedi 29 octobre prochain, nous irons massivement à Bruxelles devant le parlement européen pour demander des comptes à l’Union Européenne sur ce sujet.
En avril, l’occupant israélien a battu son record du nombre de prisonniers Palestiniens en détention administrative, et la grève des tribunaux militaires se poursuit depuis maintenant 3 mois, par plus de 500 d’entre eux.
Maher Al-Akhras vient de mettre un terme à sa grève e la faim contre une promesse de non renouvellement de sa détention « administrative » le 26 novembre prochain.
Il a choisi la vie et il a bien fait, car quelques heures plus tard, il mourait. Sa famille a besoin de lui. La Palestine a besoin de lui. Nous avons besoin de lui.
Maher Al-Akhras est-il toujours en vie en ce 28 octobre 2020, alors qu’il en est à son 93ème jour de grève de la faim, et que organes vitaux sont déjà touchés ?
Les autorités israéliennes lui ont infligé une nouvelle punition en l’isolant dans une autre chambre de l’Hôpital Kaplan, et en laissant des israéliens haineux et déchaînés harceler, insulter et menacer sa famille dans les couloirs de l’hôpital, comme on peut le voir sur cette vidéo de la semaine dernière :
Il y a ces détentions administratives qui permettent de retenir derrière les barreaux des prisonniers sans aucun motif et pendant de longues périodes. Il y a ces mineurs qui croupissent en cellule. Il y a les transferts systématiques de prison en prison pour déboussoler les détenus et leurs proches. Il y a aussi le manque de soins, aggravé par la pandémie de coronavirus. La situation des prisonniers palestiniens est un scandale qui se poursuit dans un silence ahurissant. (IGA)
« 225 prisonniers palestiniens ont perdu la vie dans les prisons israéliennes au cours de ces dernières années, tous en raison de « négligence médicale volontaire ou de mauvais traitements dans les prisons«
« Actuellement, il y a plus de 4500 prisonniers politiques derrière les barreaux, avec 400 personnes placées en détention administrative »
« On compte notamment 41 femmes et 140 mineurs incarcérés dans les prisons israéliennes. »
Khalida Jarrar, députée palestinienne et dirigeante du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) a été kidnappée à son domicile à Ramallah dans la nuit du jeudi 30 octobre par l’armée israélienne. Un important dispositif militaire a envahi les rues de Ramallah pour l’enlèvement de Khalida et d’Ali Jaradat, écrivain et ancien prisonnier politique.
Khalida avait été libérée en février après 20 mois de détention administrative.
Préalablement, elle avait été arrêtée en 2015 et également maintenue en détention administrative.
Quatre mois de détention « administrative » supplémentaires pour l’avocate et palestinienne Khalida Jarrar, tandis que Khader Adnan cesse d’absorber de l’eau à son 58ème jour de grève de la faim.