Une pièce de théâtre jouée à Bruxelles du 25 janvier au 12 février 2023 s’intéresse à la situation des femmes dans les mouvements révolutionnaires. Une place qui a souvent été minimisée, quand elle n’a pas tout simplement été caricaturée ou invisibilisée.
Quels outils le féminisme nous donne-t-il pour penser/agir en ces temps troublés ? Se plonger dans les analyses de penseuses éclaire les rapports entre guerre et patriarcat. À une société atomisée, ces recherches opposent pacifisme, antimilitarisme, écologie et prise en compte des femmes et des minorités. Trois raisonnements, trois époques : Virginia Woolf, Andrée Michel et Naomi Klein, comme des phares, dialoguent entre elles et avec nous, dans l’obscurité qui nous étreint.
Les experts – qu’on laisse ici volontairement au masculin – ont souvent droit à la parole médiatique, et donc au débat dit public. Mais qui est considéré comme « expert » ? Pourquoi cette parole serait-elle plus légitime qu’une parole de terrain ou de personnes directement concernées ? Quand l’expertise et l’expérience se font face.
Revue de presse de la couverture médiatique du 8 mars. Si la Journée internationale des droits des femmes permet de visibiliser leur sort et leurs combats, certains stéréotypes persistent dans les médias.
L’antiféminisme inonde les discours d’extrême droite qui appelle à des actions violentes. Alors que certains de ces hommes prennent réellement les armes, d’autres utilisent l’arsenal législatif pour limiter les droits des femmes.
Dans un seule-en-scène haletant, la comédienne espagnole dénonce les féminicides. Avec, en outre un humour ravageur. Implacable.
La grande salle du National debout pour saluer la prestation et dénonciation de Agnés Mateus. Au lendemain de confinements ayant encore accru la détresse des femmes battues, qui sont des milliers à périr sous les coups chaque année, l’artiste déboule sur scène, dans un univers neo pop, pour secouer les consciences, pendant qu’au-dehors, le monde s’endort.
Le tricot, le crochet, la broderie, sages travaux d’aiguille destinés à occuper et discipliner des femmes au foyer? Plus au XXIe siècle! Des féministes se réapproprient les arts domestiques et les utilisent comme outil original de lutte.
Tricoter un pussy hat, ce bonnet aux oreilles de chatte qui a répondu de manière humoristique aux propos sexistes violents de l’ancien président américain Donald Trump ? Broder des slogans féministes, des vulves ou des utérus revendicatifs ? Les pratiques militantes par l’aiguille sont multiples, joyeuses et surprenantes.
Ce qui s’est passé ces deux dernières années en Grèce mérite attention : Jamais auparavant dans l’histoire du pays, la question des droits des femmes n’avait fait autant de bruit dans la presse, n’a été sujet de débats publics passionnels et n’a occupé les devants de la scène politique !
Tout a commencé quand le gouvernement Mitsotakis a tenté de s’aligner sur les forces néolibérales les plus réactionnaires et obscurantistes de la planète, en lançant une attaque frontale aux droits fondamentaux des femmes.
Heureusement, c’était sans compter avec le renouveau du mouvement féministe, qui a relevé le défi ! Et voilà, comment cela s’est passé !
A neuf ans, elle s’autoproclame féministe. Nous sommes en 1929… Militante et écrivaine, Françoise d’Eaubonne aura à coeur tout au long de sa vie et de son oeuvre de se placer toujours du côté des femmes. Visionnaire, elle invente le terme d’écoféministe, prônant le croisement des luttes. Malgré une reconnaissance internationale, la France, elle, l’a oubliée. Elise Thiébaut lui consacre un roman sous forme de réhabilitation, bien nécessaire.
En 2017, l’autrice féministe et anticapitaliste kurde Dilar Dirak se demandait pourquoi « la large majorité des mouvements de femmes dans le monde ne semble pas se soucier du fait qu’une armée entière de femmes autonomes, mue par une idéologie d’émancipation, a […] dédié leur victoire aux femmes du monde entier, à travers le slogan « Femme-Vie-Liberté » ». Les éditions Syllepse publient aujourd’hui l’ouvrage collectif Nous vous écrivons depuis la Révolution : des militantes internationalistes font état de ce qu’elles ont vu — et continuent de voir — au Rojava. Prise entre le « régime dictatorial » d’Assad, le « fascisme de Daech », la « puissance impérialiste » occidentale et l’emprise turque, « fondamentalement raciste et coloniale », la révolution qui s’y mène continue tant bien que mal son chemin. Rejetant son idéalisation comme sa diabolisation, l’ouvrage donne à lire les espoirs et les contradictions d’un processus politique amorcé en pleine guerre civile. Nous en publions un extrait. Il met en scène un dialogue sur le féminisme et la « jineolojî » (« la science des femmes », en kurde), nourri d’échanges sur place, entre quatre femmes — kurdes et occidentales.