Par Angélique Kourounis
Les naufrages de migrants se succèdent. Tandis que Grèce et Turquie se renvoient la responsabilité.
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A lire : « Lesbos, la honte de l’Europe. » de Jean Ziegler
Un extrait :
« Pour les industriels de l’armement, les marchands de canons et trafiquants d’armes en tous genres, la lutte contre les réfugiés et les migrants est plus rentable que toutes les guerres en cours en Syrie, au Darfour et au Yémen. L’Union européenne vient de publier ses perspectives budgétaires jusqu’en 2027. Selon ses prévisions, les dotations aux deux postes intitulés « Sécurité des frontières » et « Migration » seront augmentés jusqu’à 34,9 milliards d’euros (soit trois fois le montant de 2019). Le budget de Frontex, sera, de son côté, augmenté de 12 milliards d’euros dans les sept prochaines années, et celui de l’EASO de 900 millions. La Commission européenne motive ainsi ces augmentations : « Il paraît évident que la gestion des frontières et la migration seront à l’avenir une des tâches les plus importantes [de l’UE]. »
Quand à ce que les bureaucrates de Bruxelles appelle la « border security » (la sécurisation des frontières), elle assure aux marchands d’armes des profits faramineux.
(-…) A la demande de l’UE, les industriels de l’arment ont développé une technologie ultraperformante pour assurer l’efficacité de la chasse à l’homme le long des frontières de la forteresse Europe. Eurosur (European Border Surveillance System, Système européen pour la surveillance des frontières), une autre instance de l’UE recourt notamment à des satellites géostationnaires, positionnés au-dessus de la mer Egée, du détroit de Gibraltar, du Sahara et de la Méditerranée centrale. Par ailleurs, des drones ultraperformants surveillent jour et nuit les mouvements des réfugiés et des migrants en mer comme sur terre. Personne ne leur échappe. De même, des radars au sol permettent une observation permanente des colonnes de persécutés évoluant sur la terre ferme. Des systèmes de sensors secrets sont également installés le long des côtes et des frontières terrestres.
(….) L’inventivité des fabricants d’appareils de surveillance financé par l’UE ne connaît pas de limite. Le long du mur qui sépare le nord-ouest de la Syrie de la Turquie, les Turcs – encouragés par Bruxelles – ont installés des appareils à déclenchement automatique de tirs de mitrailleuses. L’être humain qui approche à 300 mètres du mur entend d’abord en trois langue, et à plusieurs reprises, un avertissement lui ordonnant de faire demi-tour. S’il continue d’avancer, il est tué par la mitrailleuse dont le tir se déclenche automatiquement. Ces mitrailleuses à tir autodéclenché se révèlent particulièrement efficace contre les familles de réfugiés. Elles sont l’un des produits phares défendus et vendus à Bruxelles par Dirk Niebel (lobbyiste pour l’usine d’armement Rheinmetall à Düsseldorf) et ses semblables.
L’événement de loin le plus important pourla promotion de la technologie de surveillance et de répression des réfugiés est la foire annuelle de Milipol, à Paris. Les ministres s’y pressent.
Pour l’heure ce sont encore les industriels Israéliens et américains qui dominent ce marché.Christian Jakob (journaliste de recherche au quotidien berlinois Die Tageszeitung) cite les calculs qu’a effectués la société de conseils Frost and Sullivan : les dépenses totales investies dans le développement de ce que les eurocrates appellent la « technologie des frontières » s’élèvent aujourd’hui à 15 milliards d’euros. Elles atteindront 29 milliards d’euros en 2022. Tout cela au profit des marchands de canons – et au frais du contribuable européen. »
Des centaines de migrants bloqués en mer : https://www.lalibre.be/dernieres-depeches/2022/11/08/italie-des-centaines-de-migrants-toujours-bloques-sur-les-navires-des-ong-FF2EPBITLZGALNEA7YHYQS5PQA/