par Des collectifs, syndicats et territoires en lutte
Une constellation de collectifs appelle à une nouvelle journée d’action contre « la réintoxication du monde » le 17 avril prochain. Ils souhaitent organiser des rassemblements dans toute la France pour mettre à l’arrêt des infrastructures jugées nuisibles et construire des formes de vies non-soumises à l’économie.
Toi, lectrice assidue de Reporterre, ou toi, lecteur régulier de Bastamag, tu pensais connaître la liste exhaustive des grands projets inutiles. Tu as dans un coin de la tête une carte de France avec des punaises harmonieusement réparties sur tout le territoire. Avec des encarts à la place de la Grande-Bretagne pour la Guyane et sa montagne d’or ou bien la Réunion et son autoroute sur béquilles. Pas une contrée à qui on va épargner les bienfaits de la civilisation du béton goudron !
Après une enquête publique sur la zone d’aménagement du Triangle de Gonesse menée entre janvier et février dernier, le commissaire-enquêteur vient de relancer le projet en remettant au préfet du Val d’Oise un rapport exprimant un avis favorable. Celui-ci avait été mis à l’arrêt par le tribunal de Cergy-Pontoise en mars dernier. La justice avait en effet annulé l’arrêté préfectoral autorisant l’urbanisation des terres fertiles du triangle de Gonesse. Un coup dur pour les opposants dont la détermination ne faiblit pas pour autant.
Cet appel à la convergence a été initié par des objecteurs de croissance et décroissants. La diversité des premiers signataires qui ont accepté de parrainer ce texte témoigne non seulement qu’il correspond à une initiative attendue par beaucoup et que les idées antiproductivistes n’ont cessé de progresser au sein de la société.
Au soir de l’abandon de ce projet par le Président Macron et le gouvernement Philippe, il me plaît de republier cet article, paru en octobre 2014 dans « Le Plus de l’Obs ». Où il est clair que les grands projets inutiles et imposés (GPII) restent légion. Du boulot pour les écolos que nous sommes !
La droite décomplexée, c’est maintenant ! À la tête de leurs méga-régions, Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand et quelques autres ont décidé de sabrer les subventions aux associations de défense de l’environnement qui défendent, euh… l’environnement. Wauquiez a annoncé la couleur (vert kaki) : les vrais écolos, ce sont les chasseurs ! Des types pragmatiques, eux, pas comme ces écolos « dogmatiques » qui vous annulent des permis de construire.
Le patron de la FNSEA et agrobusinessman menace d’envoyer ses gros bras « déloger » les Zad. Alors que de nouvelles solidarités naissent dans les campagnes, Xavier Beulin, estime l’auteur de cette tribune, a en fait abandonné la défense des paysans pour celle des industriels.
« Mais l’impuissance où l’on se trouve à un moment donné, impuissance qui ne doit jamais être regardée comme définitive, ne peut dispenser de rester fidèle à soi-même, ni excuser la capitulation devant l’ennemi, quelque masque qu’il prenne. Et, sous tous les noms dont il peut se parer, fascisme, démocratie ou dictature du prolétariat, l’ennemi capital reste l’appareil administratif, policier et militaire (…) qui se dit notre défenseur et fait de nous ses esclaves. » (Simone Weil, Réflexions sur la guerre)
Selon le Premier ministre Charles Michel, les Belges seraient « les plus ambitieux » de tous les Gaulois en matière de politique du climat. Rien n’est moins vrai. Le menu pour le climat concocté par nos gouvernements est en effet immangeable. Des économies sur le dos de la SNCB en entrée, un gros cadeau aux monopoles nucléaires en plat de résistance, un accord honteux sur le climat en dessert, et Uplace comme pousse-café. La politique devrait avoir le courage de passer la laisse au cou des grands lobbys pour enfin s’atteler enfin aux problèmes des besoins écologiques et sociaux.
La COP 21 se déroule du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris. François Hollande veut faire de cette grand-messe contre le réchauffement climatique un temps fort de son quinquennat et la preuve de son engagement écologique. Au même moment, en région, des militants se battent contre plusieurs grands projets, soutenus par le gouvernement, jugés polluants ou destructeurs d’environnement (barrage de Sivens dans le Tarn, nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, etc…). À la demande des préfets, les CRS interviennent régulièrement pour déloger les « zadistes », installés sur les sites à construire. Depuis quelques mois, les confrontations ont fait plusieurs blessés graves et un mort (Rémi Fraisse). Affrontements physiques, guerre médiatique, bras de fer judiciaire, la rupture est consommée entre l’État et les écolos radicaux. Dans la dernière loi sur la Sécurité, ils sont désormais soumis aux mêmes procédures… que les djihadistes islamistes.