Par Pierre Tevanian
« Missak Manouchian, à quand la patrie reconnaissante ? ». Tel est le titre d’un appel lancé, en deux temps, dans le quotidien Libération, en janvier et février 2022. Le texte qui suit réagit à cette initiative, qui soulève une vraie question : celle de la « reconnaissance » d’un homme, et autour de lui d’un groupe, et d’une histoire glorieuse et trop longtemps occultée – mais le fait en des termes singulièrement inadéquats : ceux de la « patrie » et du « patriotisme ».
Mieux vaut tard que jamais, dira-t-on, en termes de reconnaissance historique – et sans doute est-ce ce que se sont dit les gens très estimables qui ont soutenu cette initiative en dépit d’un comité de parrainage plus que douteux [1] et d’un argumentaire pour le moins problématique.
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« La vérité simple, triviale, indiscutable, est que ni Manouchian ni ses complices n’étaient français. Que, si l’on prend au sérieux leur engagement, et les traces qu’ils en ont laissé, c’est pour la liberté et non pour « la France » qu’ils sont morts. Et enfin que ce n’est pas au nom d’un improbable « amour de la France républicaine » qu’ils se sont engagés, mais au nom d’un idéal communiste, ce qui était alors très sensiblement différent, et l’est toujours. »