À l’instar de la social-démocratie européenne, le PS belge est confronté a une crise existentielle. Aujourd’hui, la synthèse entre rhétorique et réformisme ne prend plus dès l’instant où le PS est battu sur le plan de la rhétorique et mis en difficulté sur le bilan de ses participations.
La propagande va bien au-delà de la simple fabrication du consentement pour les gouvernements et les guerres. Elle nous forme à ce à quoi on doit donner de la valeur. À quoi doit ressembler un être humain qui réussit. Où placer notre intérêt, notre énergie et notre attention. Elle façonne nos personnalités. Elle déforme notre humanité.
Montrez-moi quelqu’un qui ne pense pas que la propagande a beaucoup de pouvoir et je vous montrerai quelqu’un qui est fortement propagandisé.
«Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines »
Suffit, violence ! Suficiente violencia ! ! عنف كفى ! מספיק אלימות
La violence est là, bien présente, subie par celles et ceux qui paient invariablement les frais de chaque réforme antisociale, chaque campagne électorale. Encore et encore…
D’origine algérienne, scolarisé dans une école juive de Sarcelles, l’avocat Arié Alimi s’est spécialisé dans les affaires de violences policières. Parmi ses clients, de nombreux Gilets jaunes, les familles de Rémi Fraisse et Cédric Chouviat, le journaliste Taha Bouhafs.
Depuis le 16 octobre dernier, jour funeste de l’assassinat de Samuel Paty par un jeune homme fanatisé, j’assiste au vacillement des plus fermes convictions sous les attaques d’une grande partie de la classe politique et médiatique. Je reconnais avoir moi-même douté des choix politiques et des défenses judiciaires qui jusqu’alors ne me paraissaient pas trahir ma conscience et mes valeurs. En défendant des personnes de confession musulmane, victimes de racisme et de discrimination, non pas seulement en raison de leur origine, mais également en raison de leurs croyances ou de leurs pratiques. En côtoyant des collectifs ou des associations de défense des musulmans. En participant à une manifestation dénonçant un attentat commis contre un lieu de culte et la multiplication des actes islamophobes.
La cacophonie des commentaires politiques et médiatiques à propos du populisme est à la mesure de la confusion qui règne dans l’espace académique lorsqu’il s’agit de le définir. Peu intéressés par l’histoire du phénomène et du concept, les observateurs tendent à l’analyser au travers d’un prisme biaisé, eurocentré et anhistorique. Désirant à tout prix se poser en défenseurs de la « démocratie » contre les formes supposées de son dévoiement actuel, ils finissent par assimiler l’ensemble des maux contemporains (personnalisation de la vie politique, « fake news », méfiance envers les institutions, désaffiliation partisane, tendances autoritaires et xénophobes, etc.) à des manifestations d’un populisme omniprésent et néfaste. Ce faisant, ils mélangent allègrement les causes et leurs effets, augmentant plus encore la confusion qui entoure le concept (et qu’eux-mêmes se délectent de dénoncer). Que nous dit un concept qui se confond avec son contraire ?
« La seule attitude possible pour un honnête homme », disait George Orwell, c’est d’œuvrer « pour l’avènement du socialisme ». Voilà qui tombe sous le sens. Mais plus concrètement ? L’auteur de 1984, qui se décrivait lui-même comme « définitivement « à gauche » », s’est fendu, au début des années 1940, d’un programme en six points afin de structurer le mouvement révolutionnaire qu’il appelait de ses vœux, depuis plusieurs années, dans l’espoir de renverser le capitalisme et le fascisme. Près de 80 ans plus tard, les blocs idéologiques qui s’affrontent de par le monde n’ont pas substantiellement changé : les possédants, les identitaires et les partageux. Plongée, crayon en main, dans le socialisme orwellien.
Entretien avec Sandra Álvarez de Toledo et Sophie Mendelsohn
Propos recueillis par Romain André et Alexane Brochard
Dans les premières années du XXe siècle, ouvrent à Clermont-sur-Oise, Cadillac et Doullens, trois établissements publics laïcs pour mineures nommés « écoles de préservation de jeunes filles » où l’on enferme vagabondes et filles récalcitrantes de la campagne ou du sous-prolétariat. Leur histoire est très peu connue. Les éditions L’Arachnéen ont publié en octobre 2015 un ouvrage représentant le quotidien de ces « écoles » dans les années 1930. Vagabondes s’appuie sur un fonds photographique issu d’une commande officielle, et resté jusque là enfoui. Les photos sont accompagnées d’un montage de courriers administratifs et de documents officiels pour tenter de dresser un portrait de ces lieux d’enfermement.
Qui étaient ces jeunes filles ? Quel sort était réservé à celles que les correspondances administratives nommaient gracieusement des « idiotes perfectibles » ? Sandra Álvarez de Toledo, coordinatrice de Vagabondes, et Sophie Mendelsohn, auteure du texte qui clôt l’ouvrage, reviennent sur ce que les archives racontent de ces filles, sur la représentation de ces « écoles de préservation » et l’idéologie qui les sous-tendaient.
“Être ignorant de l’histoire, c’est comme être né hier.”
“On ne peut pas être neutre dans un train en marche.”
~ Howard Zinn ~
“Des relations nouvelles par leur ampleur, se sont nouées entre historiens professionnels et la grande entreprise, privée ou publique, industrielle ou financière.”
“Quant aux jeunes chercheurs [en histoire], il est urgent que, soustraits à la norme des desiderata des bailleurs de fonds et ainsi mis en mesure de tenir la tête droite, ils puissent aider l’histoire contemporaine française à retrouver la voie de l’indépendance.”
“La discipline historique reflétant fidèlement le cours général des choses, l’histoire indépendante du pouvoir de l’argent finira bien, même ici, par faire reculer l’histoire de connivence.”
~ Annie Lacroix-Riz ~