Pour François Dedieu, sociologue à l’Institut national de la recherche agronomique, auteur de Pesticides : le confort de l’ignorance , il est urgent de réduire l’usage des pesticides et d’aller vers une autre agriculture. Entretien.
A travers sa réforme du marché du carbone, « l’Europe privilégie les industries et échoue à protéger la planète et les citoyens », ont dénoncé dimanche plusieurs ONG, après que les négociateurs du parlement européen et des Etats membres se sont entendus sur une vaste réforme du droit des émissions de gaz à effet de serre.
S’il a bien lieu en 2023, un procès amiante au pénal devra beaucoup aux ouvriers victimes qui, depuis plus de vingt ans, luttent pour que justice soit faite. Henri Boumandil, ancien électricien chez Alstom, était l’un d’eux. Hommage et portrait.
« « 100 000 morts et pas de coupable, ce n’est pas normal », disait-il. D’autant moins normal que les dangers de l’amiante, connus depuis fort longtemps, ont été savamment dissimulés par les industriels. »
Rachel Carson a passé une bonne partie de sa vie à lutter contre les pesticides. Ses travaux ont inspiré différents mouvements. Mais son combat, lui, reste entier : les insecticides sont plus présents que jamais.
« En France, l’État, les agronomes, le syndicat agricole de la FNSEA vont se retrouver autour de la promotion et de la défense de ces produits. Une alliance indéfectible s’est nouée, qui a résisté jusqu’à aujourd’hui. » Un lobby puissant, infiltré dans les plus hautes sphères de l’État, et un modèle agricole rendu totalement dépendant des pesticides. »
Toujours produite et vendue, la fibre cancérigène continue de faire des ravages. Cette enquête souligne l’impossible défi du désamiantage et dénonce les scandales des multinationales prédatrices ou le cynisme de certains pays. Accablant.
« Les métastases du profit Loin de se contenter de consigner les errements du passé, ce documentaire radiographie aussi notre époque : les symptômes d’une course au profit sont plus prégnants que jamais et les scandales se multiplient comme les métastases d’un capitalisme sans scrupule. »
« la colère gronde contre certaines entreprises européennes, comme le groupe franco-belgo-suisse Eternit, qui continuent d’exporter un produit pourtant interdit sur le Vieux Continent. »
« L’OMS estime qu’elle provoque encore la mort de plus de 100 000 personnes chaque année à travers le monde, »
« l’amiante est utilisée en masse depuis la seconde partie du XXe siècle lorsque pouvoirs publics ou secteur privé en inondent le marché du textile puis du bâtiment, malgré une nocivité attestée par des études scientifiques dès les années 1930. »
L’Europe du sud est en feu. Chacun a en tête les terribles images des gigantesques incendies qui ont ravagé le sud-ouest de la France. Mais le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Slovénie et la Grèce ne sont pas épargnés. Qu’en est-il chez nous ?
Cet été, nous nous dirigeons à nouveau vers la sécheresse et une possible pénurie d’eau potable. Le réchauffement climatique nous rend vulnérables. Mais pourquoi faisons-nous moins bien que des pays comme l’Espagne et le Portugal, où il y a beaucoup moins de précipitations ? Pour cela, il faut regarder la mauvaise gestion de ces dernières années. Le PTB a dix propositions pour inverser le cours des choses et lutter contre la sécheresse. Parce que l’eau est un besoin fondamental pour tout le monde. Même en période de sécheresse et de chaleur.
La Commission européenne vient d’accorder un nouveau feu vert à l’industrie pour vendre en Europe du boscalid, undangereux pesticide SDHI incriminé par des dizaines d’études scientifiques pour ses effets dévastateurs sur les abeilles, les vers de terre, les poissons et même la santé humaine…
… alors que la réévaluation obligatoire de sa toxicité sur la biodiversité est toujours bloquée pour la 5ème année consécutive !
Chaque année, depuis 4 ans, la Commission européenne accorde au géant de l’agrochimie BASF, l’autorisation de commercialiser des pesticides SDHI-tueurs d’abeilles à base d’une molécule dangereuse appelée boscalid…
Les fongicides SDHI sont toxiques pour l’humain et la biosphère, même en très faibles quantités. Les autorisations de mise sur le marché de ces pesticides ne doivent pas être aux mains des industriels, expliquent des scientifiques dans cette tribune.
« Alors rien à voir, pas d’alerte, passez votre chemin, comme ose le prétendre l’Anses, notre agence de sécurité ? Quelle irresponsabilité ! Cela fait plus de quatre ans que le mécanisme d’action étant parfaitement démontré, nous avons signalé la toxicité des SDHI pour une multitude d’organismes et leur danger pour l’Homme : ne passons plus notre chemin ! »
Marion est enseignante en chimie en Haute école. Lucide sur ce qui ressemblait depuis longtemps à une destruction programmée de l’enseignement, elle a trouvé curieux que en « lockdown » tout cela s’accélère et ne tombe pas sous le couperet de la paralysie générale.