Il y a ces détentions administratives qui permettent de retenir derrière les barreaux des prisonniers sans aucun motif et pendant de longues périodes. Il y a ces mineurs qui croupissent en cellule. Il y a les transferts systématiques de prison en prison pour déboussoler les détenus et leurs proches. Il y a aussi le manque de soins, aggravé par la pandémie de coronavirus. La situation des prisonniers palestiniens est un scandale qui se poursuit dans un silence ahurissant. (IGA)
« 225 prisonniers palestiniens ont perdu la vie dans les prisons israéliennes au cours de ces dernières années, tous en raison de « négligence médicale volontaire ou de mauvais traitements dans les prisons«
« Actuellement, il y a plus de 4500 prisonniers politiques derrière les barreaux, avec 400 personnes placées en détention administrative »
« On compte notamment 41 femmes et 140 mineurs incarcérés dans les prisons israéliennes. »
La canicule en Israël et notamment au sud dans le désert, rend les conditions de détention des prisonniers politiques palestiniens intenables, d’autant qu’ils sont entassés dans des cellules insalubres, et souvent privés d’eau, alerte le Comité de soutien aux prisonniers palestiniens.
« Les conditions sanitaires sont déplorables. Pas de savons, pas d’eau chaude… Souvent il n’y a même pas l’eau… Ils nous déplacent sans arrêt. Ils veulent nous tuer par la maladie. Parlez avec les journalistes…Faites savoir les violences que subissent des dizaines de milliers prisonnier.es en Turquie ». Comment entendre et faire entendre ce cri ? Comment dépasser les murs ?
Les autorités israéliennes ont informé les détenus palestiniens de la prison de Megiddo que 4 cas de contamination par le coronavirus (Covid-19) ont été détectés au sein de l’établissement pénitentiaire.
Aujourd’hui, il est peut-être en train de pourrir dans une cellule de prison israélienne, mais en 2012, les affiches du concepteur graphique Hafez Omar ont enflammé internet. Sur Facebook en particulier, ses avatars bruns, simples, emblématiques et anonymes en soutien aux prisonniers palestiniens détenus par Israël se sont répandus comme un feu de forêt. Partout sur les réseaux sociaux, des gens ont changé la photo de leur profil pour l’une de ses versions masculine ou féminine.
Il fait chaud, le sentiment de suffocation est présent, le sommeil impossible à trouver, l’air manque dans la pièce, et mon esprit doit oublier – est-ce possible ? – que la petite pièce dans laquelle je suis enfermé est délibérément fermée comme seule réponse à ce que j’ai pu commettre. Peu importe le salaud que je suis, l’Etat a un esprit si pauvre ici que la principale réponse qu’il me donne est d’être entre quatre murs, sans pouvoir ouvrir la porte. Parfois je rêve que je parviens à ouvrir cette porte, qu’un agent l’a mal fermée et que j’arrive à m’enfuir de ce milieu anxiogène.
« La prison a été instaurée pour punir et amender, elle punit peut-être. Elle amende ? Certainement pas. Ni réinsertion, ni formation mais constitution d’un milieu délinquant.
Politique de la peur; user et abuser du sensationnel et du fait divers pour imposer des mesures sécuritaires. » (R. Geri, psychanalyste et universitaire)
Le temps où l’Union frileuse évoquait encore la question des droits de l’homme dans ses relations avec Israël semble bien révolu. Bruxelles finance désormais un programme de recherche du ministère de la Défense israélien. « Subventionner le ministère qui supervise cette armée équivaut à approuver ses crimes », souligne David Cronin. (IGA)
Prison, réinsertion et circulation des savoirs. Dans un long mais passionnant fil A. Mox nous raconte toute la vie du Génépi.
Le gouvernement vient de supprimer la subvention du Génépi qui œuvrait dans les prisons depuis 42 ans. En vertu du fait que, depuis toujours, l’administration pénitentiaire s’estime au dessus des lois, elle a également interdit aux bénévoles du Génépi l’accès à un certain nombre de prisons. Illustration n° quarante-douze mille du « Donnez-nous le pouvoir absolu et que la justice, la police, les associations ou les parlementaires cessent de fouiner dans nos affaires ».