Une opinion de Marie Doutrepont, avocate au Barreau de Bruxelles
Malgré l’annonce d’un accord ce jeudi sur la question, le gouvernement ne fait que poursuivre la politique suivie depuis des mois par la secrétaire d’État à l’asile et à la migration, Nicole de Moor.
Quand l’administration française veut livrer les réfugiés aux mollahs
Alors qu’Emmanuel Macron reçoit des opposantes en grande pompe à l’Élysée et salue le courage du peuple iranien, l’accueil réservé en France aux personnes fuyant les mollahs laisse sans voix.
La Suède qui assure la présidence du Conseil de l’Union européenne (UE) depuis le 1er janvier dernier compte faire progresser les négociations du Pacte sur la migration et l’asile, enlisées depuis sa présentation par la Commission européenne en septembre 2020.
Projet de loi asile et immigration : « nous n’avons pas besoin de ce énième texte répressif. Nous avons besoin de justice, d’égalité et de solidarité ! »
Le 1er février a été présenté en conseil des ministres le énième projet de loi asile et immigration. A nouveau et comme nous le prévoyions ce texte ne répondra pas à la détresse des personnes étrangères et s’emploiera à les plonger encore davantage dans une vie aux conditions inhumaines. Sans surprise le texte ne parlera pas des dizaines de milliers de personnes mortes ces dernières années aux portes de l’Europe sur les routes de l’exil, dont certaines à nos propres frontières. Il ne mentionnera pas les égarements des préfectures qui, hors de tout discernement, décident l’enfermement de personnes en besoin de soins, la délivrance d’OQTF à des personnes syriennes, afghanes, iraniennes… ou encore l’exécution d’expulsions hors de tout cadre légal . Rien non plus sur la nécessité de défendre les idées d’hospitalité et de solidarité, à l’heure où l’extrême-droite est à l’offensive pour faire échouer comme à Callac des projets d’accueil de personnes exilées. Ni rien sur l’importance d’affirmer haut et fort le respect du droit d’asile au moment où l’inacceptable projet britannique d’externalisation au Rwanda marque le débat européen.
Malheureusement c’est confirmé, telle ne sera pas la tonalité du discours gouvernemental autour du projet de loi, ni les grands éléments de son contenu. Il est dramatique de voir à quel point, pour trouver une majorité politique permettant l’adoption du texte, la surenchère est déjà de mise. Obsession pour l’enfermement, les expulsions, stigmatisation des personnes étrangères à travers l’assimilation immigration/délinquance, assurance que la timide ouverture proposée autour des régularisations sur les métiers en tension restera bien marginale… Tout est fait pour que la spirale de la restriction des droits des personnes exilées se poursuive, que les drames continuent à nos frontières et sur notre sol, que les idées d’extrême-droite, que l’on prétend combattre en y répondant sur leur propre terrain, soient au final renforcées. Nous n’avons pas besoin de ce énième texte répressif. Nous avons besoin de justice, d’égalité et de solidarité. Nous avons besoin de hauteur de vue, d’exigence éthique et de courage face aux peurs, pour reconnaître et expliquer les migrations comme composante essentielle de notre monde, pour affirmer qu’il n’y a pas de « en même temps » qui tienne en matière de droits humains, mais un nécessaire respect qui n’est pas négociable.
La Cimade avec l’ensemble de ses partenaires sera pleinement au rendez-vous du plaidoyer et de la mobilisation contre ce projet de loi.Mobilisons-nous pour faire vivre ces convictions et montrer que d’autres politiques migratoires sont possibles !
Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de La Cimade.
D’après des informations de la RTBF, deux ressortissants iraniens ont appris qu’ils allaient être expulsés de Belgique ce lundi. Ces derniers sont arrivés en Belgique après avoir pris part aux manifestations faisant actuellement rage en Iran.
Sarah Mardini et Seán Binder, deux bénévoles d’une ONG de sauvetage en mer, risquent la prison pour avoir sauvé des personnes exilées. Depuis quatre ans, la justice grecque les harcèle par le biais d’une enquête grotesque et d’accusations infondées. Retour sur un exemple typique de criminalisation de la solidarité.
« Ce qui est effrayant (…) c’est que cela peut arriver à n’importe qui parce que les États ne respectent pas les lois existantes qui protègent les droits humains. »Ce qui est effrayant (…) c’est que cela peut arriver à n’importe qui parce que les États ne respectent pas les lois existantes qui protègent les droits humains. » (Sean Binder)
Un homme est décédé samedi “de mort naturelle” au Palais des droits, à Schaerbeek, nous a confirmé Cécile Jodogne (Défi), la bourgmestre faisant fonction. La victime est un occupant de cet ancien bâtiment du SPF Finances situé rue des Palais, 48, à Schaerbeek, qui a été investi fin octobre par des demandeurs d’asile pour lesquels Fedasil, l’agence fédérale censée les prendre en charge, n’a pas trouvé de place dans un centre d’accueil.
Une carte blanche signée par plus de 500 personnalités issues de la société civile (voir ci-dessous) dont Jean-Marc Picard, avocat ; Jean-Pascal Labille, Secrétaire général Solidaris ; Édouard Delruelle, professeur à l’ULiège ; Jacques Borlée coach sportif.
Les soussignés ont été, sont ou n’excluent pas d’être électeurs d’un ou de vos deux partis. Mais pour le moment, ils sont éminemment perplexes. Nous sommes sidérés de n’entendre que votre silence en réponse à l’épouvantable maltraitance que le gouvernement, avec votre complicité, impose aux demandeurs d’asile en contraignant nombre d’entre eux à dormir à la rue dans le froid. La liste est longue des règles et principes juridiques qui gouvernent l’accueil et dont vous acceptez le viol.
Depuis le mois d’août, Fedasil loue un bâtiment dans le centre de Bruxelles, juste en face du Parlement bruxellois. Il peut accueillir 300 personnes. La PTB exige que le bâtiment soit mis en service immédiatement afin d’accueillir les centaines de personnes, réfugiés et sans-abri, qui survivent dans les rues. C’est une question de volonté politique.
Ce mardi 6 décembre a lieu à 17H00 un premier « débat » sur l’immigration à l’Assemblée nationale initié par Gérald Darmanin préparant une loi pour le 1er trimestre 2023. Avec la Marche des Solidarités et les Collectifs de Sans-Papiers, nous serons devant l’Assemblée à partir de 16H00 pour lancer la mobilisation contre ce projet. Ci-dessous un argumentaire publié aussi ici sur le Blog et le site de la campagne Antiracisme et Solidarité