Une chronique « J’assume ! » d’Ismaël Saidi, scénariste et dramaturge.
Quand je suis envahi par l’angoisse, je prie, je lève les bras et je dis « Allahu Akbar ». Mais cette fois-ci, après ce qu’il s’est passé à Schaerbeek, je m’arrête. Ces mots ont sonné faux et je n’arrive plus à continuer.
Terrible constat de François Gemenne (Le Soir, 30/31 juillet) : la mobilisation pour le climat est un échec. Il a cru, en 2019, que l’irruption de la génération Greta Thunberg pourrait faire basculer l’opinion publique. Illusion. Les politiques coupables d’inaction ne font que refléter fidèlement la hiérarchie des préoccupations de la population. Un mouvement social, une pression de la base ? Il n’y croit plus.
Elle place « les lois du Seigneur » au-dessus de celles des hommes et porte ouvertement un discours antirépublicain et séparatiste. Enquête sur la Fraternité Saint-Pie-X, ces intégristes d’extrême droite nombreux, actifs et riches.
La police religieuse des talibans à Kandahar, dans le sud de l’Afghanistan, a placardé dans la ville de grandes affiches affirmant que les femmes musulmanes qui ne portent pas de voile intégral « essayent de ressembler à des animaux ».
De São Paolo à Séoul, d’Abuja à Houston, une doctrine et des rituels communs rassemblent des foules de protestants évangéliques dans des centaines d’Églises. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, ce courant a prospéré sur un terrain fertile, auquel il a longtemps offert un bras armé : l’anticommunisme. Nourri par le soutien d’États puissants ainsi que par un prosélytisme efficace, son succès va désormais de pair avec le recul d’idéologies porteuses d’espoirs plus terrestres. Avec plus de 660 millions de membres et des antennes dans la quasi-totalité des pays, les évangéliques constituent l’une des forces politiques les plus puissantes et les plus structurées de la planète.
Hervé Hasquin, historien et académicien, rappelle que « l’Etat ne se prononce pas ‘sur la manière de s’habiller et de pratiquer une religion’ au sein d’une même communauté politique ». Et demande avec humour: « Attention les hommes! Qu’adviendra-t-il si la nouvelle Inquisition s’attaque aux Barbus? »
Brigitte Maréchal, sociologue et professeure à l’UCLouvain, prône « un débat sociétal apaisé pour ouvrir des perspectives multi-échelles et plus inclusives ».
La question complexe du port de signes convictionnels dans les institutions publiques suscite toujours de vives réactions. Elle se rapporte à des conflits de valeurs et à des conflits d’intérêts importants, e.a. la nécessaire impartialité de l’tat et de ses agents, la liberté religieuse, l’égalité et la non-discrimination, les rapports de genre. Elle touche aussi l’orientation globale de la société : la détermination des traits saillants de la culture publique, façonnée par les mutations de la société et des consensus socio-politico-institutionnels, au gré des rapports de pouvoirs. Mais divers débats sont biaisés, qu’il faut comprendre et modérer tous azimuts.