J’essaie de penser le monde
la douleur du monde
Je pense l’injustice profonde
inexorable
je revois les images de femmes aux membres secs
portant sur la terre de lourdes jarres ou de simples bidons
emplis d’eau
les portant sur des kilomètres
ici il me suffit de tourner le robinet et l’eau coule
et tout le reste
que tout le monde connaît
comme moi
par coeur
par coeur dévasté
les famines et la sécheresse qui gagne
tout le reste
montré
encore et encore
partout
et rien
comment font les oiseaux ?
j’envie leurs vols
(Jeanne Benameur- Des voix pour la Terre)