Maintenant qu’Abou Bakr al-Baghdadi, le dirigeant de l’EI, a été éliminé, beaucoup manifestent leur joie et leur soulagement aux États-Unis et en Occident. Ce qu’ils ne disent pas, c’est que ce groupe terroriste barbare est un produit de leur propre politique étrangère dans la région.
L’accord de Sotchi, conclu le 22 octobre entre la Turquie et la Russie après 13 jours de combats, ratifie l’annexion d’une part importante du territoire du Rojava. Si Erdoğan a suspendu son offensive meurtrière, ses auxiliaires de l’Armée nationale syrienne continuent de frapper les combattants et les civils de l’Administration autonome.
« Une pilosité nouvelle ? Allô la police. Une conversion religieuse ? Allô la police ? Une sale gueule, un voisin bruyant ? Allô la police ! Notre histoire nous a appris où menait le tri entre les supposés bons citoyens et les autres. Au naufrage de la République. »
Huit ans après la guerre de l’OTAN en Libye de 2011, alors que le pays entre dans une nouvelle phase de son conflit, j’ai fait le point sur le nombre de pays dans lesquels le terrorisme s’est propagé comme un produit direct de cette guerre. Le nombre est d’au moins 14. L’héritage de l’élimination du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi – par le Premier ministre britannique David Cameron, le Président français Nicolas Sarkozy et le Président américain Barack Obama – a été durement ressenti par les Européens et les Africains. Pourtant, la perspective de tenir ces dirigeants pour responsables de leur décision de partir en guerre est plus éloignée que jamais.
La lutte contre cette interdiction n’a rien à voir avec le fait de savoir si l’islam politique est une bonne ou une mauvaise chose. Il s’agit de protéger la démocratie chez nous comme à l’étranger.