Une opinion de Zoé Spriet-Mezoued et de Joëlle Delmarcelle, respectivement chargée de campagne sur les droits des femmes pour la section belge francophone d’Amnesty International et directrice de SOS Viol.
Dans le brouhaha politique de la formation du gouvernement, un rapport, pourtant essentiel, est presque passé inaperçu : celui du comité Grevio (Groupe d’experts sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique), en charge de l’évaluation de la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe — signée et ratifiée par la Belgique —, un dispositif européen contraignant qui a pour objectif de lutter contre les violences faites aux femmes.
Le Brésil a posé vendredi de nouvelles exigences pour l’accès à l’avortement des victimes de viol, avec notamment l’obligation pour le personnel médical de proposer à la femme de voir l’embryon ou le foetus par échographie.
Plusieurs milliers de manifestants ont protesté vendredi à Paris et dans plusieurs autres villes françaises contre la nomination cette semaine au gouvernement de Gérald Darmanin, accusé de viol, et d’Eric Dupond-Moretti, très critique envers le mouvement #MeToo.
Que ça soit à l’Assemblée nationale ou dans la culture, vous, les puissants, vous exigez le respect entier et constant. Ça vaut pour le viol, les exactions de votre police, les césars, votre réforme des retraites. En prime, il vous faut le silence de victimes.
« Épouse ton violeur »: une loi controversée va être présentée au parlement turc.
par Michaël Carletta
En Turquie, un projet de loi qui autorise un homme accusé de viol sur mineure à marier sa victime pour éviter d’être puni suscite la polémique.
Le projet de loi « Épouse ton violeur » va être présenté d’ici la fin du mois au parlement turc, annonce The Independant. Par le passé, une loi similaire avait déjà été proposée mais, après l’indignation générale, elle avait finalement été rejetée.
« Je dis aux hommes : violez les femmes ! D’ailleurs, je viole la mienne tous les soirs et elle en a marre », a donc asséné Alain Finkielkraut sur le plateau de LCI, le 13 novembre, face à la militante féministe Caroline De Haas. Il tournait par là en dérision les accusations de sa contradictrice. Ou, du moins, il croyait les tourner en dérision. Comme beaucoup — et d’abord comme Caroline, dont la colère est visible à l’écran —, tout en sachant bien qu’il prétendait faire de l’ironie, j’ai été saisie d’effroi devant cette séquence.
Depuis plus de quarante ans, nous faisons campagne pour faire condamner les violeurs. Mais la poursuite de Julian Assange n’est pas motivée par des préoccupations au sujet du viol, mais par les pressions exercées par le gouvernement des États-Unis pour le punir pour ses dénonciations de crimes de guerre par Wikileaks. Nils Melzer, rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et les traitements cruels et dégradants, a raison d’être alarmé.
Après l’arrestation de 12 jeunes touristes israéliens le 17 juillet à Ayia Napa, station balnéaire populaire de Chypre, accusés d’avoir violé en groupe une Britannique âgée de 19 ans, Gideon Levy, journaliste au quotidien Haaretz, épingle les réactions israéliennes face au comportement de ces « futures unités d’élite de l’armée ».
Des chiffres récents ont montré que sur 100 dossiers de viols, seul un auteur purgera une peine. Si la seule répression ne suffit pas, ces chiffres ne sont pas étonnants, nous vivons dans une société qui banalise les violences sexuelles et culpabilise les victimes.