4 juin 1989 : sous les ordres du Parti communiste chinois, l’armée ouvrait le feu sur les étudiants, les travailleurs et les autres citoyens rassemblés sur la place Tian’anmen, à Pékin. Le nombre de victimes demeure inconnu, mais il s’est vraisemblablement élevé à plusieurs milliers de morts (le pouvoir chinois dénombre 241 décès et les estimations étrangères autour de 10 000). La chasse répressive avait commencé depuis plusieurs jours déjà, matant celles et ceux qui avaient participé à l’éclosion d’un ample mouvement de démocratie spontanée. « Porte de la paix céleste » : tel est le nom ironique de ce haut lieu de l’Empire chinois qui a accueilli cet épisode dont le spectre n’a cessé de hanter, en Chine, les bureaucrates du Parti. En ce jour de « commémoration », le récit du 4 juin est souvent recouvert, en Occident, d’un épais brouillard libéral, quand, en Chine, il est enfoui sous un silence assassin. Mais le mouvement démocratique de 1989 gagnerait en intelligibilité si nous interrogions à nouveaux frais sa portée révolutionnaire et ses faiblesses. Pour engager un pas en ce sens, nous traduisons du chinois ce texte d’analyse écrit l’année des faits par le militant socialiste Au Loong-Yu, alors membre du collectif Sun Miu. L’optimisme et les erreurs de diagnostic qui achèvent ses lignes, portées par l’espoir et l’illusion d’une histoire linéaire, sonnent pour le moins tristement aujourd’hui ; elles témoignent cependant des possibles non advenus que le mouvement couvait.
Dans cet entretien avec le professeur Alfred de Zayas, spécialiste du droit international et ancien mandataire de l’ONU, il revient sur les critiques portées envers la Chine. Critiques internationales ou plutôt occidentales? Il y répond à travers de nombreux arguments. (IGA)
Le président français Emmanuel Macron a déclaré à Xi Jinping qu’il s’opposait à la guerre menée par les États-Unis contre la Chine et qu’il souhaitait une Europe indépendante dotée d’une « autonomie stratégique ». Mais il a déjà fait des commentaires de ce genre et n’a pas réussi à remettre en cause l’hégémonie de Washington.
Les forêts publiques françaises n’échappent pas aux trafiquants de bois. Le 21 février, le média indépendant Disclose a dévoilé les coulisses d’un système impliquant des traders véreux. Objectif : assouvir l’appétit de la Chine pour le chêne français.
La fin de l’année 2022 et le début 2023 ont été marqués par de nombreuses gesticulations médiatiques et discours attisant la peur à propos du covid venant de Chine. Il y a quelques jours la Commission européenne se réunissait et décidait d’ « encourager » les États membres à introduire l’obligation pour tous les passagers en provenance de Chine de se soumettre à un test Covid dans les 48 heures avant leur départ. Qu’en est-il de la réalité scientifique? Pourquoi uniquement se focaliser sur les voyageurs de Chine ? Nous faisons le point avec le chercheur Johan Hoebeke.
Très attendu, le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme sur le Xinjiang est sorti juste avant que sa responsable, Michelle Bachelet, ne mette les voiles. Tranchant avec les précédentes déclarations de la Haute-Commissaire, le rapport évoque – et c’est nouveau de la part de l’ONU- de possibles crimes contre l’humanité. Professeur émérite de droit international, Alfred de Zayas a officié pour ce Haut-Commissariat. Il a également servi comme expert indépendant auprès des Nations Unies. Il raconte comment, lors de ses missions au Venezuela, il avait subi d’importantes pressions. Il estime que le rapport sur le Xinjiang est instrumentalisé par les États-Unis dans leur guerre contre la Chine. Il explique enfin pourquoi il est nécessaire de créer des ponts pour faire avancer la cause des droits de l’homme. (IGA)
Les prises de position de personnages tels que Jeffrey Sachs montrent à quel point le monde change et les rapports de force évoluent. Chantre du néolibéralisme, cet économiste étasunien a notamment préconisé de thérapies de choc en Bolivie, en Pologne et en Russie dans les années 80 et 90. Aujourd’hui consultant spécial auprès du secrétaire général des Nations unies, Jeffrey Sachs siffle la fin de l’hégémonie US et appelle Washington à négocier avec Pékin et Moscou plutôt que de mettre le monde à feu et à sang. Venant de sa part, ce n’est pas rien! (IGA)
Les provocations des États-Unis contre la Chine sont montées d’un cran. Alors que la guerre en Ukraine, provoquée par Washington, bat son plein avec des conséquences désastreuses pour les économies européennes et des répercussions pour l’économie mondiale, une confrontation plus inquiétante encore se profile.
Avec dans son sillage un croiseur à missiles guidés, des destroyers et des sous-marins nucléaires, le porte-avion USS Ronald Reagan se dirige vers la côte chinoise, à proximité du détroit de Taïwan. Cette agressive démonstration de force se veut une menace pour soutenir la visite de la députée Nancy Pelosi à Taïwan.
S’il y a une promesse de campagne que Joe Biden a tenue, c’est celle d’instrumentaliser les droits humains pour isoler la Chine. La nouvelle guerre froide n’a pas décanté depuis que Trump a été remplacé à la Maison-Blanche. Et la situation des Ouïghours au Xinjiang reste le cheval de bataille de Washington. C’est dans ce contexte que Michelle Bachelet, haute-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, se retrouve sous le feu des critiques – elle vient de renoncer à un second mandat – certains estimant qu’elle ne s’est pas montrée assez dure avec les autorités chinoises après sa visite dans l’Empire du Milieu. De quoi faire bondir Alfred de Zayas et Richard Falk, anciens rapporteurs des Nations Unies. Ils expliquent que les droits humains valent mieux que des manipulations géopolitiques et saluent le travail de Bachelet. (IGA)