En permettant au gouvernement des EU de contraindre Julian Assange à plaider coupable d’un crime qu’il n’a pas commis, le pays s’est condamné à être un pays où dire la vérité est un crime.
« WikiLeaks a publié des informations inédites sur la corruption des gouvernements et les violations des droits humains, obligeant les puissants à rendre compte de leurs actes », a poursuivi WikiLeaks, « en tant que rédacteur en chef, Julian a payé sévèrement pour ces principes et pour le droit du peuple de savoir ».
Si elles étaient correctement rapportées, deux audiences judiciaires d’une importance cruciale tenues cette semaine à Londres et à La Haye feraient apparaître l' »ordre fondé sur des règles » des États-Unis comme une imposture.
« Ce sont les criminels de guerre et les génocidaires de Washington qui sont libres, tandis qu’Assange est enfermé dans un donjon et que les habitants de Gaza meurent lentement de faim.
Le projet d’Assange visait à inverser tout cela. Il s’agissait d’amener les criminels de guerre des capitales occidentales à rendre des comptes grâce à la vérité et à la transparence. Il s’agissait de lever le voile. »
Le 20 mai, la Haute Cour de justice britannique a autorisé la défense de Julian Assange à introduire un ultime recours contre son extradition vers les Etats-Unis lors d’un procès en appel à venir. Cette décision écarte pour le moment le spectre de voir le fondateur de WikiLeaks condamné à une lourde peine pour espionnage aux Etats-Unis. Mais la partie est loin d’être gagnée, comme nous l’explique Karen Sharpe. En attendant, Julian Assange croupit toujours dans la prison de Belmarsh.
Avec le titre « Crucifixion Collatérale » le duo d’artistes Captain Borderline a réalisé ce motif sous la forme d’une fresque géante d’Assange, à Berlin, utilisant toute la façade d’une maison juste en face de la Maison Willy Brandt.
Les États-Unis ont maintenant, à première vue, produit la note diplomatique donnant les deux assurances requises par la Haute Cour pour permettre la poursuite de l’extradition de Julian Assange. L’assurance que Julian Assange sera autorisé à invoquer le premier amendement pour sa défense est un sophisme d’une faiblesse flagrante.
Depuis le 11 avril 2019, Julian Assange, journaliste australien et fondateur de WikiLeaks, est incarcéré à la prison de Belmarsh près de Londres. La raison pour laquelle ce journaliste a été arbitrairement privé de liberté, se trouve à l’isolement complet depuis des années dans un quartier de haute sécurité est que les Etats-Unis n’acceptent pas que la population soit informée de leurs crimes de guerre.
Julian Assange ne sera pas extradé à brève échéance mais la menace plane toujours. La Haute Cour britannique a accordé hier le droit de faire appel mais de façon limitée. Elle permet aux Etats-Unis de présenter d’ici le 16 avril des « garanties » sur trois points. Comment interpréter cette décision ? Nous avons interrogé Karen Sharpe, auteure du livre Julian Assange parle.
Une opinion de Marc Molitor, ancien journaliste, du Comité Free Assange Belgium et de Belgium4assange
Si la couverture médiatique des dernières audiences à Londres dans le procès en extradition de Julian Assange a, dans l’ensemble, été correcte, elle a cependant donné lieu, à nouveau, à un nombre important de commentaires et d’informations erronés ou fallacieux.
Les 20 et 21 février, la Haute Cour de justice de Londres tiendra une audience pour décider si le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, peut faire appel de la décision de la Cour de l’extrader vers les États-Unis. Il devrait y répondre de 17 chefs d’accusation au titre de la loi sur l’espionnage (Espionage Act) et d’un chef d’accusation pour crime informatique, avec une peine d’emprisonnement de 175 ans à la clé. Et ce, bien que Julian ne soit pas un citoyen étasunien (il est australien) et qu’il n’était pas sous juridiction étasunienne lorsque les prétendus « crimes » ont été commis.