Pandémie de covid-19, inondations de l’été 2021, la solidarité est au centre de l’action citoyenne. Le dernier rapport du Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale l’aborde sous un angle original : il rend visible comment les personnes en situation de pauvreté sont elles-mêmes actrices de solidarité. Et invite en parallèle à œuvrer en faveur d’un renforcement structurel de la solidarité par la sécurité sociale, les services publics et une fiscalité progressive.
Le gouvernement fédéral a décidé en octobre de réduire les cotisations patronales de 7 % au cours du premier semestre 2023 afin de compenser l’indexation des salaires. Dans un avis sur la loi-programme visant à mettre en œuvre l’accord budgétaire, le Conseil d’État qualifie désormais cette mesure d’« aide d’État potentielle » et, dès lors, contraire au droit européen.
Deux fois plus de malades de longue durée que dans le reste du monde du travail. 4 690 emplois vacants. Un quasi doublement du travail intérimaire en deux ans. « La nouvelle étude MAHA de Belfius décrit en chiffres la détresse du personnel, constate Sofie Merckx, cheffe de groupe PTB à la Chambre. La réponse du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit)? Des flexijobs sous-payés. Ce qu’il faut faire ? Le contraire. »
Assurance chômage et RSA sont-ils le « cancer de l’assistanat » ? Non ! Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde, déconstruit ces clichés et donne des pistes pour remettre le travail au cœur de la lutte contre la pauvreté.
Un Président élu par défaut ne devrait pas, dans un pays exténué, déprimé, bricoler une retraite à 64 ans avec une ambition de comptable.
« Emmanuel Macron veut relancer sa réforme des retraites coûte que coûte », titre Le Monde. « Pour retrouver une dynamique politique et renouer avec son ambition réformatrice, le chef de l’Etat souhaite que la réforme des retraites entre en vigueur dès l’été 2023, malgré l’opposition des syndicats… Soucieux d’aller vite, le chef de l’Etat n’exclut pas d’insérer la réforme des retraites dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) cet automne… »
« Je ne prédis aucun mouvement géant. On verra bien. Nul n’est prophète en la matière. Et il est fort possible que la force de résignation l’emporte, au final, sur une colère sans espérance. »
Comportez-vous en moutons, vous finirez en côtelettes. (P.Legasse)
Le lundi 20 juin, 80.000 manifestants défilaient dans les rues de Bruxelles à l’appel des trois grands syndicats. On n’avait plus vu autant de monde dans une manifestation syndicale depuis les grandes actions de l’automne-hiver 2014 face aux mesures du gouvernement Michel. Si la manifestation fut un tel succès, c’est avant tout parce que le monde du travail souffre de l’inflation historique à laquelle il est confronté. Qu’il s’agisse de l’énergie, des produits alimentaires ou des biens de première nécessité, tout augmente, même et surtout la pauvreté.
« Une alternative aux économies dans la sécurité sociale est, bien sûr, d’aller chercher l’argent là où il se trouve : du côté du capital et des grosses fortunes. »
Cherchez l’erreur : la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) affirme vouloir consulter les citoyens sur la réforme de l’État… mais déclare déjà vouloir régionaliser la santé. David Pestieau, auteur de We Are One. Manifeste pour l’unité de la Belgique, réagit : « Cette étape annonce la scission de la sécurité sociale. Nous avons besoin de soins de santé proches des gens. Sept Belges sur dix sont favorables à une refédéralisation de la Santé. »
« C’est également la stratégie de l’organisation patronale flamande Voka, le moteur derrière la politique de scission de la N-VA. D’abord, on scinde les soins de santé et la politique de l’emploi. Une fois ces piliers abattus, c’est toute la cathédrale de la sécurité sociale qui peut s’écrouler. »
« Le bilan de la crise Covid, ce n’est pas scinder la santé mais la refédéraliser »
La ministre de l’Intérieur Verlinden déclare vouloir régionaliser les soins de santé dans un interview au Soir. « Absurde, quand on fait le bilan de la crise Covid et quand on sait que sept Belges sur dix sont pour refédéraliser la santé », réagit le PTB.
Le premier pilier est basé sur la solidarité entre les travailleurs actifs d’aujourd’hui et les pensionnés d’aujourd’hui. Comme partie de la Sécurité sociale, il a été mis en place après la deuxième guerre mondiale et la victoire de la solidarité sur l’égoïsme fasciste. La Sécu est alimentée par le salaire indirect du travailleur et par l’impôt. Le salaire du travailleur se compose du salaire direct (salaire net) et du salaire indirect composé de la cotisation du travailleur et de la cotisation patronale, fruit de la concertation sociale d’après 1945.
« La série d’articles publicitaires (Demain pension – https://www.lesoir.be/339210/sections/demain-pension) parus dans Le Soir chaque vendredi de cet automne 2021 avec la complicité du SFP (service fédéral des pensions) s’inscrit dans cette offensive. Les articles rédigés par des académiques comme le professeur Devolder qui ont l’oreille du SFP, vantent les mérites du secteur des assurances plutôt que le service public, tout en déplorant que « Toutes les classes sociales n’ont pas l’envie, la possibilité ou même le réflexe d’épargner » (!) (Le Soir, 12-11-2021, p. 10). »